Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Instantané été 1968

Instantané été 1968

Un ami ayant évoqué récemment l'ile de Ré, je me suis autorisée un petit flashback

.

Regardez l’athlète en maillot, c’est moi, l'été 1968 à l’île de Ré.

Accrochée à ma bouée comme à un gilet de sauvetage. Je ne suis pas bien vieille, mais j’ai déjà traversé quelques tempêtes. Pas les pires. Alors je m’accroche.

Instantané :

D’un bonheur mal cadré comme ma vie.

Des vacances comme chaque année avec Alice et sa famille.

Du camping sauvage au Bois plage juste à côté du club Tourisme et Travail dédié aux prolétaires de l’île Seguin à Billancourt.

Des files sans fin,de voitures à La Rochelle pour passer le bac.

Des offrandes à la mer une fois sur le pont.

De la joie une fois le pied sur la terre ferme de notre île.

Des grandes tentes installées sous les pins.

Du réchaud avec la bouteille de gaz sous le auvent.

Des glacières avec les blocs de glace que nous allions chercher chaque matin.

Des fils tendus comme des remparts entre les arbres pour faire sécher linges et serviettes.

De l’indispensable pelle pliable pour creuser son trou et le rouleau de papiers toilettes pour la grosse commission.

De mes sandalettes en plastiques qui tractaient en permanence sable et aiguilles de pin.

Des après-midi à laver et sécher les pépins de melon pour les enfiler sur une aiguille et un fil pour exhiber fièrement nos colliers.

De calendrier magique des marées qui décidait les jours où nous aurions un plateau de fruit de mer.

Des parties de pèches pour ramasser bigorneaux, huîtres , moules et crabes, notre Koh-lanta a nous.

Des seaux lourds de nos trouvailles que nous traînions jusqu’ à notre campement.

De notre impatience du festin pendant que les grands lavaient, ébouillantaient, ouvraient les fruits de notre labeur.

Des goûters sur la plage ou Alice laissé fondre entre deux tronçons de pains quelques carrés de chocolat. L’ancêtre du Nuttela.

De Bidoun , dont je n’ai jamais su le vrai prénom, mon compagnon de bêtises, accueilli comme moi par amour , essayant de remplir les trous de son pauvre cerveau par tout ce qui passait a portée de sa bouche, capturait les puces de mer dans le sable pour les coller dans le chocolat fondu de son casse croute maison.

Des apéros au petit troquet de Saint-Martin après le marché où nous avions le droit a notre « grande Nadine » avec une paille, et de la encore mon Bidoun profitant de sa paille pour s’enfiler toute l’eau qui déferlait du caniveau.

Des Adultes jouant a la belote autour de la table de camping que j’observais de mon matelas gonflable, ou pourrie de sommeil et de bonheur je tombais dans mes rêves sous la bienveillance du regard d'Alice.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :