Les lundis se suivent et se ressemblent. Les week-ends me laissent seule face à une nouvelle semaine. Tous retournent a leur vie , et je reste comme étant enfant à chercher la mienne. C'est l'histoire de ma vie . Je cherche ma place. J'ai vécu ces deux derniers jours au rythme de mon petit fils. Repas à heure régulière, siestes, allées et venues au parc. Caprices et gros chagrins d'avoir perdu ses parents pour deux jours.
Assise au bord du bac a sable, j'ai observé toutes ces jeunes vies insouciantes, pleines d'énergies. Les parents, un œil sur leur raison de vivre partagent dernier mot ou geste extraordinaire de leur trésor. Mon fillot, sceau et pelle en main reste en suspens, il observe, comme moi, l'activité tourbillonnante autour de lui. Soudain il revient à la vie. il passe à l'action et file vers les filets d'escalade. Voilà il passe à l'action. Je n'ai plus ce ressort. Il est en panne,fatigué, cassé, perdu.
Hier, la douceur de l'été a délaissé Paris, me laissant les pieds gelés. Ne comprenant rien au fonctionnement des vieux radiateurs à brique, de cet appartement que j'occupe depuis mars dernier, j'ai tourné les boutons dans tous les sens. Ce matin je me suis réveillé dans une serre étouffante, l'humeur fanée.
Je lis le mail d'un ami. La vie n'est facile pour personne. Et puis son article sur son blog KARAVAN PAPOU. La photo de la chapelle me serre le cœur. Pourquoi ? Le chien Rasemottes m'arrache un sourire. Encore une fois ses clichés font effet. Je veux hiberner à l’hôtel du Jardin et du Parc . Je veux rentrer dans les photos et y vivre au rythme noir et blanc, couleur de mon enfance.
Je me secoue, me fais un litre de café, grille une bonne vieille cigarette. Je vais laisser ce lundi glisser sans moi. Me réfugier dans un livre. Me serrer contre mon chien qui me traîne régulièrement dehors, dans la vie. Attendre la nuit rassurante.
Ne plus penser. Demain est un autre jour.